"Suite à la mise en place il y a deux semaines de la fameuse loi anti-addiction dans le pays, utilisateurs et développeurs s'affairent à chercher des moyens de contourner le système. Quitte à implémenter des contre-mesures au sein même du programme.
Les lois anti-addiction actuelles sont un peu différentes de celles que le gouvernement chinois annonçait en août 2005. Il s'agissait à l'époque de limiter le temps de jeu de tous les gamers, y compris les adultes ; désormais, seuls les mineurs, de moins de 18 ans donc, sont concernés. Le principe de base, intégré au sein des jeux par les développeurs eux-mêmes, n'a lui pas changé. En dessous de trois heures, le temps de jeu est considéré "sain". Passées les trois heures, les points d'expérience sont réduits de moitié. Au bout de cinq heures, les points d'expérience sont réduits à zéro et toutes les quinze minutes, un message rappelle au joueur qu'il "met sa santé à risque". Pour prouver qu'ils sont majeurs, ceux-ci doivent par ailleurs désormais s'enregistrer en utilisant leurs noms réels et un numéro d'identification à 18 chiffres fourni par le gouvernement basé sur l'âge, le sexe et le lieu de naissance du joueur. Le système est officiellement entré en vigueur le 15 avril dernier et les développeurs ont désormais trois mois pour l'implémenter dans leurs titres. Au 15 juillet prochain, tous les jeux ne disposant pas de ce limiteur seront fermés.
Il est intéressant de noter que World of Warcraft, durant le beta test qui avait duré pendant presque toute l'année 2004, avait lui aussi tenté d'adopter un système similaire. Au bout d'un certain temps de jeu, le personnage devenait fatigué, puis épuisé, ne gagnant que 50% puis 25% de l'expérience normale. Le joueur devait alors laisser "reposer" son avatar dans l'une des nombreuses auberges qui peuplent l'univers de Warcraft. Blizzard avait finalement abandonné le projet, supposément sous la pression des beta-testeurs. On ne s'étonne donc pas de constater que déjà, les joueurs chinois cherchent eux aussi à passer outre ces nouvelles mesures. Il y a une semaine, un sondage invoqué par le journal Beijing News, traduit par le site EastSouthWestNorth, indiquait que 34% des utilisateurs étaient contre le système et que 9.6% d'entre eux pensaient qu'ils pourraient le contourner. Apparemment, des générateurs de numéros d'identification existeraient déjà et certains cybercafés proposeraient aux joueurs mineurs des comptes adultes pour l'achat de cartes mensuelles prépayées. Il y a quelques jours, un article du site chinois IT168, traduit par Danwei.org, expliquait également qu'un développeur chinois avait implémenté sa propre contre-mesure à la mesure au sein du jeu Magical Land. Passées les trois heures, les joueurs ont ainsi la possibilité d'acheter (avec du vrai argent) un power-up multipliant les points d'expérience acquis pour, finalement, les faire revenir au niveau normal.
Evidemment, la fonctionnalité en question n'est pas mentionnée sur le site officiel du jeu et le développeur, Shanda, semble avoir pris un certain nombre de précautions pour masquer au maximum son existence. Reste que l'importance prise par le phénomène ne peut pas laisser le gouvernement chinois insensible, estime le blog billsdue. "Je pense qu'il ne faudra pas s'étonner si celui-ci prend des mesures pour renforcer le système, peut-on lire. Les journaux chinois ont mis trop d'histoires comme celles-là en une pour que le gouvernement reste les bras croisés sans rien faire." Des mesures qui pourraient arriver bien plus tôt que prévu. Le Shanghai Daily affirme ainsi que le bureau officiel de contrôle des jeux en ligne chercherait dès à présent à vérifier la validité des numéros d'identification utilisés en croisant les bases de données des opérateurs de titres massivement multijoueurs avec celles de la police."
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Jeu 10 Mai - 16:57
